Главни књижевни правци у српској и француској књижевности XX века
Les principaux courants littéraires dans les littératures serbe et française du XXe siècle
Abstract
Ауторка упоредо испитује, у српској и француској
књижевности, развој и наслеђе два главна књижевна правца која су обележила XX век, симболизма и надреализма, којима се у српској књижевности
придружује експресионизам, а који се укључују у ирационалистичке токове и
велики покрет ослобађања песничког и уметничког стварања од наметнутих
правила и стега.
Le XXe
siècle n’est pas un siècle de grandes écoles littéraires, celles-ci
ayant disparu vers la fin du siècle précédent. La littérature serbe du XXe
siècle est marquée surtout par les tendances symbolistes et surréalistes, autour desquelles se cristalise la diversité poétique qui est un de ses traits principaux.
Que leurs principes poétiques soient acceptés ou rejetés, le symbolisme et le
surréalisme sont deux courants dominants dont on trouve des traces au cours
de tout le XXe
siècle. Ces deux courants littéraires, auxquels se joint, dans la
littérature serbe, l’expressionnisme, font l’objet des recherches de cette communication, qui se propose de montrer leur vitalité, en suivant leur développement à travers les médiations intertextuelles entre les écrivains serbes et
français du XXe
siècle, et la réception du modernisme français dans le milieu
culturel serbe.
Cet examen comparé confirme la constatation selon laquelle le symbolisme, dont la conception de la poésie co...mme création du langage et comme
« alchimie du verbe » rimbaldienne est devenue un des fondements du surréalisme et de l’expressionnisme, est avant tout un grand mouvement de libération de la poésie des contraintes imposées par la poétique classique, qui
commence avec Baudelaire et se prolonge au cours du XXe
siècle tout en
subissant des changements. Au début de ce siècle, Émile Verhaeren et Milutin
Bojić enrichissent la poésie d’un vitalisme nietzschéen, dans la période de
l’entre-deux-guerres l’expressionniste serbe Todor Manojlović, grand admirateur de Mallarmé, ajoute à l’esthétisme mallarméen un principe éthique, les
surréalistes de Belgrade, tout en appréciant la contribution de Mallarmé à la
libération de la poésie, se joignent aux surréalistes de Paris pour faire revenir
l’art à l’objet concret dont le symbolisme s’était éloigné. La quête de l’absolu
cède la place aux tentatives de « changer la vie » et de « transformer le monde
». Après une période de soumission de la poésie aux idées sociales et à des
fins idéologiques, favorisée par les circonstances historiques et politiques (la
Seconde Guerre mondiale), dans les années cinquante, les poètes veulent se
distancier de l’idéologie. En Serbie, c’est bien le cas des anciens surréalistes
qui revendiquent l’autonomie de l’art et, d’une manière plus discrète, des néosymbolistes qui se réfèrent à Mallarmé et Valéry, en prêtant à la poésie un sens
métaphysique et en se proposant d’unir la poétique surréaliste et la poétique
symboliste: ils acceptent le monde réel et la vie, mais sans renoncer pourtant à
considérer la poésie comme une esthétisation de la réalité et non comme cette
réalité même. Certaines acquisitions du symbolisme, et ensuite du surréalisme,
s’inscrivent dans les nouvelles tendances du XXe
siècle, en montrant la vitalité
de ces deux mouvements.
Keywords:
symbolisme / surréalisme / expressionnisme / modernité / avant-garde / symbolism / surrealism / expressionism / modernity / avant-gardeSource:
Периодизација нове српске књижевности : поводом 150. годишњице рођења Павла Поповића (16. IV 1868 - 4. VI 1939), 2019, 187-204Publisher:
- Београд : Српска академија наука и уметности
Note:
- Научни скупови / Српска академија наука и уметности ; књ. 178. Одељење језика и књижевности ; књ. 31
Collections
Institution/Community
Cрпска академија наука и уметности / Serbian Academy of Sciences and ArtsTY - CONF AU - Novaković, Jelena PY - 2019 UR - https://dais.sanu.ac.rs/123456789/9364 AB - Ауторка упоредо испитује, у српској и француској књижевности, развој и наслеђе два главна књижевна правца која су обележила XX век, симболизма и надреализма, којима се у српској књижевности придружује експресионизам, а који се укључују у ирационалистичке токове и велики покрет ослобађања песничког и уметничког стварања од наметнутих правила и стега. AB - Le XXe siècle n’est pas un siècle de grandes écoles littéraires, celles-ci ayant disparu vers la fin du siècle précédent. La littérature serbe du XXe siècle est marquée surtout par les tendances symbolistes et surréalistes, autour desquelles se cristalise la diversité poétique qui est un de ses traits principaux. Que leurs principes poétiques soient acceptés ou rejetés, le symbolisme et le surréalisme sont deux courants dominants dont on trouve des traces au cours de tout le XXe siècle. Ces deux courants littéraires, auxquels se joint, dans la littérature serbe, l’expressionnisme, font l’objet des recherches de cette communication, qui se propose de montrer leur vitalité, en suivant leur développement à travers les médiations intertextuelles entre les écrivains serbes et français du XXe siècle, et la réception du modernisme français dans le milieu culturel serbe. Cet examen comparé confirme la constatation selon laquelle le symbolisme, dont la conception de la poésie comme création du langage et comme « alchimie du verbe » rimbaldienne est devenue un des fondements du surréalisme et de l’expressionnisme, est avant tout un grand mouvement de libération de la poésie des contraintes imposées par la poétique classique, qui commence avec Baudelaire et se prolonge au cours du XXe siècle tout en subissant des changements. Au début de ce siècle, Émile Verhaeren et Milutin Bojić enrichissent la poésie d’un vitalisme nietzschéen, dans la période de l’entre-deux-guerres l’expressionniste serbe Todor Manojlović, grand admirateur de Mallarmé, ajoute à l’esthétisme mallarméen un principe éthique, les surréalistes de Belgrade, tout en appréciant la contribution de Mallarmé à la libération de la poésie, se joignent aux surréalistes de Paris pour faire revenir l’art à l’objet concret dont le symbolisme s’était éloigné. La quête de l’absolu cède la place aux tentatives de « changer la vie » et de « transformer le monde ». Après une période de soumission de la poésie aux idées sociales et à des fins idéologiques, favorisée par les circonstances historiques et politiques (la Seconde Guerre mondiale), dans les années cinquante, les poètes veulent se distancier de l’idéologie. En Serbie, c’est bien le cas des anciens surréalistes qui revendiquent l’autonomie de l’art et, d’une manière plus discrète, des néosymbolistes qui se réfèrent à Mallarmé et Valéry, en prêtant à la poésie un sens métaphysique et en se proposant d’unir la poétique surréaliste et la poétique symboliste: ils acceptent le monde réel et la vie, mais sans renoncer pourtant à considérer la poésie comme une esthétisation de la réalité et non comme cette réalité même. Certaines acquisitions du symbolisme, et ensuite du surréalisme, s’inscrivent dans les nouvelles tendances du XXe siècle, en montrant la vitalité de ces deux mouvements. PB - Београд : Српска академија наука и уметности C3 - Периодизација нове српске књижевности : поводом 150. годишњице рођења Павла Поповића (16. IV 1868 - 4. VI 1939) T1 - Главни књижевни правци у српској и француској књижевности XX века T1 - Les principaux courants littéraires dans les littératures serbe et française du XXe siècle SP - 187 EP - 204 UR - https://hdl.handle.net/21.15107/rcub_dais_9364 ER -
@conference{ author = "Novaković, Jelena", year = "2019", abstract = "Ауторка упоредо испитује, у српској и француској књижевности, развој и наслеђе два главна књижевна правца која су обележила XX век, симболизма и надреализма, којима се у српској књижевности придружује експресионизам, а који се укључују у ирационалистичке токове и велики покрет ослобађања песничког и уметничког стварања од наметнутих правила и стега., Le XXe siècle n’est pas un siècle de grandes écoles littéraires, celles-ci ayant disparu vers la fin du siècle précédent. La littérature serbe du XXe siècle est marquée surtout par les tendances symbolistes et surréalistes, autour desquelles se cristalise la diversité poétique qui est un de ses traits principaux. Que leurs principes poétiques soient acceptés ou rejetés, le symbolisme et le surréalisme sont deux courants dominants dont on trouve des traces au cours de tout le XXe siècle. Ces deux courants littéraires, auxquels se joint, dans la littérature serbe, l’expressionnisme, font l’objet des recherches de cette communication, qui se propose de montrer leur vitalité, en suivant leur développement à travers les médiations intertextuelles entre les écrivains serbes et français du XXe siècle, et la réception du modernisme français dans le milieu culturel serbe. Cet examen comparé confirme la constatation selon laquelle le symbolisme, dont la conception de la poésie comme création du langage et comme « alchimie du verbe » rimbaldienne est devenue un des fondements du surréalisme et de l’expressionnisme, est avant tout un grand mouvement de libération de la poésie des contraintes imposées par la poétique classique, qui commence avec Baudelaire et se prolonge au cours du XXe siècle tout en subissant des changements. Au début de ce siècle, Émile Verhaeren et Milutin Bojić enrichissent la poésie d’un vitalisme nietzschéen, dans la période de l’entre-deux-guerres l’expressionniste serbe Todor Manojlović, grand admirateur de Mallarmé, ajoute à l’esthétisme mallarméen un principe éthique, les surréalistes de Belgrade, tout en appréciant la contribution de Mallarmé à la libération de la poésie, se joignent aux surréalistes de Paris pour faire revenir l’art à l’objet concret dont le symbolisme s’était éloigné. La quête de l’absolu cède la place aux tentatives de « changer la vie » et de « transformer le monde ». Après une période de soumission de la poésie aux idées sociales et à des fins idéologiques, favorisée par les circonstances historiques et politiques (la Seconde Guerre mondiale), dans les années cinquante, les poètes veulent se distancier de l’idéologie. En Serbie, c’est bien le cas des anciens surréalistes qui revendiquent l’autonomie de l’art et, d’une manière plus discrète, des néosymbolistes qui se réfèrent à Mallarmé et Valéry, en prêtant à la poésie un sens métaphysique et en se proposant d’unir la poétique surréaliste et la poétique symboliste: ils acceptent le monde réel et la vie, mais sans renoncer pourtant à considérer la poésie comme une esthétisation de la réalité et non comme cette réalité même. Certaines acquisitions du symbolisme, et ensuite du surréalisme, s’inscrivent dans les nouvelles tendances du XXe siècle, en montrant la vitalité de ces deux mouvements.", publisher = "Београд : Српска академија наука и уметности", journal = "Периодизација нове српске књижевности : поводом 150. годишњице рођења Павла Поповића (16. IV 1868 - 4. VI 1939)", title = "Главни књижевни правци у српској и француској књижевности XX века, Les principaux courants littéraires dans les littératures serbe et française du XXe siècle", pages = "187-204", url = "https://hdl.handle.net/21.15107/rcub_dais_9364" }
Novaković, J.. (2019). Главни књижевни правци у српској и француској књижевности XX века. in Периодизација нове српске књижевности : поводом 150. годишњице рођења Павла Поповића (16. IV 1868 - 4. VI 1939) Београд : Српска академија наука и уметности., 187-204. https://hdl.handle.net/21.15107/rcub_dais_9364
Novaković J. Главни књижевни правци у српској и француској књижевности XX века. in Периодизација нове српске књижевности : поводом 150. годишњице рођења Павла Поповића (16. IV 1868 - 4. VI 1939). 2019;:187-204. https://hdl.handle.net/21.15107/rcub_dais_9364 .
Novaković, Jelena, "Главни књижевни правци у српској и француској књижевности XX века" in Периодизација нове српске књижевности : поводом 150. годишњице рођења Павла Поповића (16. IV 1868 - 4. VI 1939) (2019):187-204, https://hdl.handle.net/21.15107/rcub_dais_9364 .