@article{
author = "Стошић, Љиљана",
year = "1996",
abstract = "Le sanctuaire de l'église du monastère de Drača, non loin de Kragujevac (1735) nous offre une intéressante composition de la Communion des apôtres avec Judas qui, portant le diable sur ses épaules, tourne le dos aux autres apôtres et au Christ. Cette scène a déjà attiré sur elle l'attention dans la littérature spécialisée et contribue a l'attribution de la réalisation des fresques ornant cette église au cercle des élèves et disciples du maître David de Selenica qui a, pour la première fois, peint une composition semblable en 1726 à Moschopolje (Albanie). La figuration de Judas à l'écart de la procession des apôtres n'apparaît qu exceptionnellement dans la peinture byzantine (Chypre, Bobeševo - Bulgarie) et post-byzantine (Mont Athos, Ioanina - monastère Philanthropini). Sa disposition à l'extrémité d'une des files, tournant le dos aux cinq apôtres qui attendent de recevoir le pain eucharistique, signifié que les moines peintres du monastère de Drača ont fidèlement illustré le passage de l'Evangile selon Jean (Jean XIII 26-27) dans lequel il est dit que Judas est le premier parmi les apôtres à avoir reçu la communion. Il s'agit de l'instant le plus dramatique de la Cène lorsque le Christ révèle lequel de ses disciples va bientôt le trahir, mais aussi du moment où, en même temps que le pain, le diable entre dans la bouche de Judas. Recherchant une réponse à la question de savoir si, avant de trahir, Judas a reçu le saint mystère de la communion, les pères de l'Eglise et les théologiens ont proposé plusieurs motivations convaincante expliquant son acte. Affin de franchir la frontière séparant le bien du mal et commettre un crime sans précédent, Judas avait dû perdre la foi en Jésus en tant que véritable prophète et messie apportant le salut avec lui. La dogmatique orthodoxe enseigne que le Christ, en tant que second Adam, s'est sacrifié affin de racheter nos péchés et payer nos dettes, toutefois le royaume céleste ne s'ouvre qu'au fidèle ayant lui-même fait quelque chose pour son salut. Le pécheur ne peut accéder au royaume de Dieu sans une profonde contrition; ce n'est qu'en atteignant une renaissance spirituelle que la félicité éternelle se substituera aux souffrances provisoires. Les règles de la vie morale chrétienne devaient être bien connues des peintres - y compris de ceux du monastère de Drača - qui ont contritubé à perpétuer la tradition consistant à représenter la composition de la Communion des apôtres avec cette disposition caractéristique de la figure de Judas, a l'écart des autres apôtres. Cette scène montrant le diable juché sur le dos de Judas signifie autant la connaissance, de la part de ses auteurs, des compositions antérieures semblables, qu'une assimilation parfaite des mystères de la dogmatique et liturgie orthodoxes. La soumission a Dieu et la résistance au diable (le Christ avec onze apôtres) sont les clés pour l'accès au Royaume céleste que le Christ offrira aux fidèles lors de sa seconde venue. Ceux qui désirent voir leurs péchés pardonnés doivent se préparer à la vie éternelle à travers la répétition de l'acte du saint mystère de la communion. Symboliquement, les prêtres et les moines représentent les saints apôtres alors que l'archiprêtre figure celui qui a franchi les cieux, Jésus Christ. Lors de la Grande entrée au cours de la sainte liturgie, le Christ sauveur est prie de se rappeler dans son royaume non seulement la confrérie du monastère et ses supérieurs, mais aussi les ktitors, les donateurs, les archiprêtres et archevêques ainsi que les souverains laïcs Comme cela est inscrit au-dessus de l'entrée dans le naos de l'église du monastère de Drača cette église a été consacrée sous le règne de l'empereur d'Autriche Charles VI, à l'époque du métropolite de Belgrade Vićentije Jovanović et de l'évêque de Valjevo Dositej Nikolić. L'érection et la décoration peinte de l'église ont été financées par un capitaine de Kragujevac, Staniša Marković Mlatišuma un des commandants de la milice Serbe, chef en vue des rebelles avant la seconde migration des Serbes, ami personnel et collaborateur du patriarche Arsenije IV Jovanović Šakabenta. Une des raisons qui ont pu l'inciter à faire restaurer cette église pourrait résulter d'une tragédie personnelle: ses trois fils étaient atteints d'une maladie incurable, avant l'esprit et le corps possédés par le diable (démoniaques). La scène du sanctuaire représentant la Communion des apôtres a Drača incarne la croyance dans la recherche d'un remède dans le Christ Guérisseur et Sauveur des âmes des justes. Judas portant le diable personnifie la lutte permanente de l'homme contre lui-même. Est-ce que Mlatišuma s'identifiait avec une des figures des douze apôtres, a savoir celle de Judas, nous ne pouvons que le supposer., U oltarskom prostoru crkve manastira Drače kraj Kragujevca (1735) prikazana je zanimljiva kompozicija Pričešće apostola sa Judom koji - s đavolom na plećima - stoji leđima okrenut ostalim apostolima i Hristu. Kako je sličnu kompoziciju 1726. godine izradio majstor David iz Selenice u Moshopolju (Albanija), pojava Jude s đavolom u sceni Pričešće apostola u Drači ne samo da ukazuje na to da njene autore treba tražiti u krugu Davidove slikarske radionice već ih otkriva i kao one koji su u svom vremenu prednjačili u suverenom ovladavanju tajnama pravoslavne dogmatike i liturgike.",
journal = "Balcanica",
title = "Le motif de Judas portant le diable dans la scène de la Communion des apôtres au monastère de Drača, Мотив Јуде с ђаволом у сцени Причешће апостола живописа манастира Драче",
pages = "273-285",
number = "27",
url = "https://hdl.handle.net/21.15107/rcub_dais_4395"
}